L’extravagance musicale Riverdance : L’aventure animée présente des danses irlandaises endiablées sur une nouvelle version musicale de Bill Whelan, lauréat d’un prix Grammy, et se compose de cerfs qui dansent, de moutons volants, de grenouilles qui explosent, de hurlements tapageurs, de flamenco enflammé et de beaucoup de plaisir!
Le spectacle original de Riverdance a été vu par plus de 27 millions de spectateurs sur des scènes de théâtre, sur six continents, et par plus de 300 milliards de téléspectateurs dans le monde. Depuis sa première production, il y a 25 ans, Riverdance : L’aventure animée séduit une toute nouvelle génération de spectateurs voulant découvrir, pour la toute première fois, la puissance de Riverdance.
Dans cette première partie d’une série de trois articles, nous vous donnerons un aperçu des premières étapes de développement de la production. Le deuxième article se penchera plus particulièrement sur les difficultés liées à la reproduction de la complexité technique de la danse irlandaise, et le troisième et dernier volet explorera la mise en scène du spectacle dans un monde animé.
Premières étapes
En 2015, le directeur de l’animation de Cinesite, Eamonn Butler, a rencontré pour la première fois, à Londres, la cofondatrice du spectacle scénique Riverdance, Moya Doherty. Moya souhaitait que le spectacle rejoigne de nouveaux publics et voulait explorer la possibilité de recréer la production sous forme de film d’animation. La danse étant saisissante et la composition musicale, fantastique, l’idée a été adoptée immédiatement à l’unanimité. Une fois que Dave Rosenbaum s’est joint à Cinesite en tant que chef de la création, il a pris les rênes en tant que directeur de la production et a proposé à Eamonn d’occuper ce poste avec lui. L’équipe en place a alors commencé à explorer des approches et des idées.
Dave se souvient : « On devait faire honneur à un spectacle qui avait captivé des millions de gens. Parce que notre film animé serait destiné à des familles, on pensait à toutes sortes de possibilités et aux personnages qu’on peut trouver dans un film, mais qu’on ne pourrait pas rencontrer sur scène. Et on voulait célébrer la musique et la danse de nouvelles façons, pour illustrer l’histoire et la nature de l’Irlande. »
Dans la lignée du spectacle scénique
Dave a assisté à son premier spectacle Riverdance vers 1997 au théâtre extérieur Wolf Trap, en Virginie. « J’étais estomaqué, se souvient-il, car il y avait des spectateurs de partout dans le monde, et j’étais impressionné par la discipline de la danse, l’exubérance, l’expertise et la puissance. »
La danse irlandaise a fait partie de l’enfance d’Eamonn, qui est né à Dublin, ce qui a modelé sa première réaction à la tradition. « Quand on grandit en Irlande, la danse irlandaise fait partie de sa vie. Dans ce temps-là, la danse semblait très rigide et intéresser plus les filles, et faisait vieux jeu. La pause publicitaire de l’Eurovision en 1994 a mis le feu à ces vieilles idées de ce qu’était la danse irlandaise et a ouvert l’esprit et l’imagination de tout le monde au pouvoir de la musique et de la danse irlandaise. »
Riverdance : L’aventure animée était une première production parfaite pour Aniventure, partenaire de production IP de Cinesite, une société britannique de génération de contenu, qui prend les idées créatives et les concepts initiaux et les amène jusqu’à leur aboutissement. Cinesite, en étroite collaboration avec Aniventure, River Productions et l’équipe derrière le spectacle théâtral original, a développé le concept et, en réalisant le film, a trouvé une approche qui rendrait justice au spectacle original.
Écrire l’histoire
L’histoire tourne autour d’un jeune garçon appelé Keegan, qui travaille au phare d’un petit village de pêcheurs d’Irlande du nom de River’s End. Lui et son amie espagnole Moya voyagent dans le monde mythique du Megaloceros giganteus, qui leur apprend à voir Riverdance comme une célébration de la vie et à l’apprécier.
Eamonn agissant en tant que codirecteur, Dave s’est mis à rédiger le scénario avec son partenaire d’écriture, Tyler Werrin. Leur première source d’inspiration était la présentation du spectacle théâtral Riverdance, qui a fourni un cadre autour duquel l’histoire du film d’animation serait bâtie. Les thèmes centraux du spectacle sont la célébration de la vie à travers la danse, ainsi que la négociation avec les énergies élémentaires par le chant et la danse. Dave observe : « On a littéralement utilisé l’ADN du spectacle de scène, l’ordre dans lequel les chansons apparaissent dans le spectacle, en faisant de ces séquences de danse notre œuvre à succès et en bâtissant notre récit autour de ça. »
L’histoire se déplace dans le monde animal, un domaine auquel les enfants de tous âges s’identifient fortement. « On était en train d’échanger des idées avec le scénariste et de tout concevoir, des humains aux animaux, se souvient Dave. Il y avait un héritage à respecter et une histoire qu’on devait continuer à raconter. La population irlandaise voyait une grande force dans le chant et la danse, comme un moyen d’exprimer ses émotions et de faire face aux mystérieux pouvoirs élémentaires. Ce sont de grandes idées, mais ces thèmes restent toujours très actuels pour le public. »
Conception et approches initiales
Le concepteur de personnages Bastien Pourchier a lancé l’idée d’inclure le Megaloceros giganteus, un genre de wapiti irlandais géant préhistorique qui est une espèce disparue depuis environ 20 000 ans. Eamonn se remémore : « Je me souviens d’avoir visité le Musée d’histoire naturelle de Dublin quand j’étais enfant. On y est retournés pendant l’une des séances d’enregistrement, et dès qu’on entre dans le musée, on voit ces énormes squelettes du plus gros cerf jamais vu avant, avec d’énormes bois de dix, quinze pieds de largeur. Ces animaux étaient si géants, et il y en avait beaucoup partout en Europe. C’est incroyable de penser que ces énormités existaient il y a 15 000 ans; ça ne fait pas si longtemps. »
Dans la version finale du film, le Megaloceros giganteus exécute certains des plus grands numéros de danse, mais nous y voyons aussi d’autres animaux dansants, entre autres des moutons et des grenouilles, en plus des personnages humains. L’un des principaux défis de l’équipe de Cinesite a été de représenter fidèlement la complexité technique de la danse irlandaise, tout en la transposant dans le style d’un film d’animation. Cela sera décrit plus en détail dans le prochain article de cette série Riverdance : L’aventure animée.