Les studios de Londres et de Montréal de Cinesite ont créé ensemble près de 400 effets visuels, la division londonienne ayant produit une seule séquence de 10 minutes, tandis que la division montréalaise a travaillé sur une série de séquences du film Black Panther Longue vie Wakanda. Ben White assurait la supervision des effets visuels à Londres, et Jennifer Meire, à Montréal.
Sortie le 11 novembre 2022, la suite tant attendue de la Black Panther (originale) a dominé les box-offices mondiaux en tant que film le plus lucratif de l’année. Cette suite présente des endroits spectaculaires, des performances fantastiques et des séquences d’action exaltantes, ce que le public attendait après avoir visionné le film original, qui avait placé la barre haute.
Black Panther Longue Vie Wakanda se déroule au lendemain de la mort du roi T’Challa, alors que les dirigeants du royaume de Wakanda se battent pour protéger leur nation des envahisseurs. La contribution de Cinesite à la production représente l’un de nos plus importants apports à Marvel à ce jour et certains de nos effets visuels les plus complexes.
La séquence réalisée par l’équipe londonienne comprend une poursuite de nuit dans les rues de Boston – et au-dessus d’elles –, un combat entre Okoye et le peuple Talokan vivant sous terre, et un examen, le jour suivant, de la scène de combat par la brigade de lutte contre la criminalité. La gamme complexe de travaux comprenait des Talokanils en images de synthèse, le vol de Riri dans sa combinaison faite sur mesure, son retour brutal sur terre, des environnements partiels et complets en images de synthèse, un énorme nettoyage et une stupéfiante explosion d’hydrobombe qui propulsait Shuri et Okoye dans les airs et renvoyait Riri sous le sol dans une décharge d’énergie hydraulique, au ralenti.
Les effets visuels les plus complexes dans la partie initiale de la poursuite de la séquence ont été nécessaires pour les plans aériens de Riri. Cela a nécessité un éventail de techniques et d’approches, parfois en augmentant le costume pratique que l’actrice portait dans les séquences du plan, et dans d’autres cas, en remplaçant tout sauf le visage de l’actrice. Le cadriciel du costume en images de synthèse a été conçu avec beaucoup de détails et a nécessité une animation d’images en rotation très précise, permettant l’ajout de jets propulsés, de fumée et de nuages de chaleur, ainsi que toute interaction de rééclairage et d’éclairage requise pour ses composants et ses surfaces.
Il y a deux explosions majeures à la fin de la poursuite. La première, causée par un drone percutant un pont de Boston, a nécessité l’augmentation importante d’un plan pyrotechnique avec de multiples couches d’images de synthèse, y compris des débris, des étincelles d’impacts et des voitures emportées par le vent à partir du point d’impact. Le second, l’un des plans les plus spectaculaires du film, montre l’impact d’une hydrobombe larguée par les Talokanils en approche sur trois véhicules sur le pont : Okoye dans un Barracuda, Shuri sur une moto et Riri volant, vêtue de sa combinaison.
La bombe roule sur la chaussée sous la voiture, puis éclate en libérant un énorme rideau d’eau et de vapeur qui projette la voiture et la moto. Une plaque filmée par la production n’a finalement servi que de référence pour ce qui était un plan presque entièrement généré par ordinateur. De multiples couches de simulation d’effets visuels ont été nécessaires, depuis les torrents d’eau à haute vitesse au centre de l’explosion jusqu’à l’écume, les embruns, les éclaboussures, la vapeur et les gouttelettes sur tous les véhicules et les panneaux routiers, sans oublier la surface de la route détrempée avec ses reflets correspondants dans toute la séquence post-détonation.
La bombe annonce l’arrivée spectaculaire des Talokanils sur le dos des baleines, qui sautent sur la surface du pont, faisant face à Okoye. Les baleines sont bien sûr entièrement générées par ordinateur, tout comme la rivière qu’elles traversent, les embruns s’envolant de la surface de leur peau, et les sauts et atterrissages des Talokanils.
Les effets visuels invisibles sont intrinsèques à la séquence de combat suivante, où Okoye combat à elle seule, à l’aide de sa lance en vibranium, un groupe d’ennemis. Tous les Tolokans portent des respirateurs remplis d’eau qui ont été entièrement numérisés. La femelle principale, Talokanil Namora, et le mâle alpha, Attuma, portent tous deux des coiffes spectaculaires qui ont nécessité une panoplie d’effets visuels. Le style requin-marteau d’Attuma est en images de synthèse dans la plupart des plans et la couronne de nageoires de poissons-lions de Namor a aussi été grandement augmentée ou complètement remplacée. Un grand nettoyage a également été essentiel tout au long du combat pour remplacer les pieds des acteurs (filmés avec des chaussures de protection) et aussi pour retirer le ruban adhésif athlétique.
Comme la séquence originale avait été filmée sur un grand plateau extérieur avec une section du pont grandeur nature sur fond vert, l’environnement derrière a aussi été entièrement généré par ordinateur, avec un prolongement du pont et l’eau en images de synthèse, ainsi qu’un panorama selon une approche 2.5D couvrant 360 degrés. Certains plans de la séquence ont été tournés plus tard à un autre endroit. Il a donc fallu remplacer la surface de la route sous les pieds des acteurs et veiller à ce que l’éclairage et tous les autres aspects des plans soient cohérents tout au long de la séquence. La composition a été rendue plus complexe par l’omniprésence des gyrophares de police, les surfaces mouillées et les multiples éléments requis pour la séquence. Un soin particulier a également été apporté à l’adaptation des qualités de l’objectif anamorphique, ce qui fait croire que toute la séquence a été tournée par une caméra.
L’équipe de Cinesite a également créé ce qui semble être la séquence suivante sans effets visuels, qui se déroule sur le même pont le lendemain de la bataille, là où le FBI analyse les éléments de preuve. Le tournage s’est aussi déroulé sur un plateau extérieur, ce qui a permis de profiter de la lumière naturelle. Cependant, le plateau a nécessité un bon nettoyage relativement aux vêtements, à la machinerie et aux adaptations aux aspérités de la route. Le pont, dont ses parties extérieures, a été recréé, tout comme la surface de la rivière, les passerelles, les lampadaires, etc. Tous ces éléments ont été recréés en se basant sur d’énormes quantités de données de référence fournies par la production, des séquences vidéo aux numérisations LiDAR, en passant par la photogrammétrie ou des photographies provenant d’un appareil reflex mono-objectif.
Le studio de Montréal a aussi créé les effets visuels d’une séquence représentant une vision de l’an 1571, dans laquelle nous en apprenons davantage sur les origines des Talokanils et de Namor. Lorsque Namor revient sur terre pour enterrer sa mère, il découvre que les colonisateurs espagnols ont soumis le peuple autochtone à l’esclavage. Il met alors le feu à leurs colonies et nous voyons brûler une hacienda.
Dès le départ, l’intention était de créer un effet dramatique. Des lumières vives ont été utilisées sur le plateau, ce qui a donné de l’intensité au feu ajouté par l’équipe et lui a permis de s’intégrer de façon plus convaincante à l’action en direct. L’approche initiale consistait à brûler l’hacienda au moyen d’effets spéciaux, mais en fin de compte, les plans ont été créés en ajoutant plusieurs couches d’éléments de feu pour le rendre plus dramatique et photoréaliste. À l’aide de Nuke, l’équipe de composition a créé un effet de feu multiplan en projetant des éléments de feu pratiques sur des cartes. Une simulation de liquide supplémentaire a été créée pour remplir les espaces négatifs de la colonne avec des feux flottants et des volutes de fumée.
Avec l’équipe de Londres, Montréal a également produit les Talokanils en images de synthèse et d’autres doublures numériques. Des véhicules, des environnements étendus, la reconstitution du temple de Zama basée sur des ruines réelles à Tulum, au Mexique, ont aussi été produits en images de synthèse. Parmi les plans complexes, l’équipe de Montréal a reproduit en images de synthèse les « respirateurs » couvrant la bouche des Talokanils pour qu’ils puissent respirer hors de l’eau. Ce sont là des exemples de défis qu’ont dû relever les équipes.
- Date de sortie : 11.11.2022
- Studio : Marvel Studios
- Réalisateur : Ryan Coogler