THE LOST BUS

ÉTUDE DE CAS

 

 

Réalisé par Paul Greengrass, The Lost Bus est un film dramatique basé sur des faits vécus du feu de forêt de 2018. Pris au milieu de l’incendie le plus meurtrier du dernier siècle, Kevin (Matthew McConaughey), un père déterminé, risque le tout pour le tout pour sauver Mary (America Ferrera), une enseignante dévouée, et ses élèves, dans un film tiré d’un vrai cas de survie.

Cinesite a réalisé plus de 200 plans d’effets visuels, sous la direction de Max Dennison, superviseur principal des effets visuels. Des braises tourbillonnantes qui dansent dans les airs à l’épaisse fumée qui enveloppe l’écran de tension, chaque élément a été soigneusement conçu pour aggraver l’ambiance et inspirer un sentiment de danger.

Après avoir créé de la destruction et de la fumée pour le drame de guerre Blitz (2024), l’équipe a apporté une expérience précieuse au projet. Au début de cette même année, Charlie Noble, superviseur des effets visuels, et Gavin Round, producteur des effets visuels, du studio, ont demandé à Cinesite de réaliser un test de validation du concept. Des images, tournées sur le terrain arrière d’un studio du Nouveau-Mexique, ont été transmises à notre équipe pour qu’elle puisse y ajouter sa touche personnelle, comprenant des zones de feu, de la fumée, des panaches de fumée et des arbres qui s’agitent.

L’un des principaux aspects des effets visuels de Cinesite consistait à recréer les énormes panaches de fumée, qui s’étendaient sur des centaines de kilomètres en Californie du Nord, à partir d’un éventail de distances et de points de vue. Le superviseur des effets visuels, Charlie, avait obtenu un lot de photographies de référence représentant des incendies passés et des séquences aériennes et terrestres, qui se sont révélées comme une ressource essentielle.

Le réalisateur Greengrass voulait que la fumée soit « violente », qu’elle renforce le sentiment d’urgence et de menace tout au long de l’action. Le superviseur de Cinesite, Max, explique : « Des simulations en basse résolution ont été créées et composées dans les plans de manière assez brutale, suivant une direction artistique pour qu’on s’assure d’être en phase avec la note du réalisateur dès le début. On a donné à la fumée un aspect toxique de couleur sépia, avec des touches de bruns et d’orangés acidulés sur les bords. C’était comme un monstre menaçant à l’horizon tout au long du film, il était donc très important de trouver le bon langage esthétique dès le début. »

Au nord-est de la ville de Paradise se trouve la colline Scooters Hill, au sommet de laquelle se situe un café, où fut installé le premier poste de commandement des pompiers. Dans les plans où la circulation est très dense, on voit le panache de fumée se profiler juste au-dessus de la crête, comme une immense menace, glaciale, qui plane.

Des recherches initiales ont été entreprises pour comprendre la physique de la chaleur, la façon dont le volume augmenterait, ainsi que la nature et la vitesse de la fumée, compte tenu de sa hauteur de sept kilomètres. L’équipe des effets a constamment vérifié que ce qu’elle concevait avait la bonne physicalité. À l’origine, l’objectif était de créer un panache de fumée qui servirait de support pour des éléments de peinture sur cache numérique. Finalement, l’approche a évolué jusqu’à concevoir une simulation à grande échelle, avec un panache modulaire érigé à partir de quatre ou cinq types de fumée mélangée. Max explique : « Cette approche nous a permis de tourner, de changer d’échelle, d’incliner ou de modifier l’angle en fonction des besoins, en chorégraphiant la position et la taille selon la volonté du réalisateur, tout en conservant un sens de la physique du monde réel. »

Une animation supplémentaire a été utilisée pour montrer les mouvements lents, en combinant la simulation en 3D et le gauchissement en 2D. L’un des types de fumée distinctifs était un chou-fleur rond, tandis que d’autres ressemblaient à des nuages, à des formes aux contours flous, à des vrilles ou à des volutes plus petites. L’équipe d’éclairage a soigneusement organisé la gamme pour mettre en valeur les couches, en donnant une profondeur et des reflets convaincants aux panaches géants.

Alors que l’autobus tente de se rendre à Pondarosa pour sauver les enfants, Kevin traverse Paradise, se rapprochant de l’incendie lui-même. Comme beaucoup de ces plans comprenaient le large panache à l’horizon, notre équipe devait également ajouter un vent fort et dangereux et les effets qu’il produisait sur la ville. Dans les séquences originales, tout ce qui pouvait être agité par le vent – arbres, buissons, herbe, lignes téléphoniques et électriques – devait être peint et réanimé à l’aide de simulations de vent avant d’être recomposé, avec de la poussière et des détritus en images de synthèse se soulevant du sol. Dans les plans avec peu de circulation, des voitures en images de synthèse ont été ajoutées pour créer un sentiment convaincant de panique et de fuite. Comme le tournage avait lieu au Nouveau-Mexique, les bâtiments avaient une teinte brune, ainsi que des détails architecturaux qu’on ne voit pas à Paradise. Pour y remédier, il a fallu adapter les couleurs et la signalétique.

Plus tard dans le film, après que les enfants et l’enseignante Mary ont monté à bord, l’autobus s’est dirigé vers le sud, loin du panache de fumée, longeant l’autoroute principale, Pentz Road. Ces plans ont été filmés dans l’autobus avec des caméras portatives sur le plateau d’un studio, à la tombée de la nuit, afin d’accentuer l’impression d’oppression donnée par le panache de poussière qui voile la lumière. Paul Greengrass voulait que cette partie du film produise une sensation d’étouffement, comme si le feu pesait impitoyablement.

Des extensions d’arrière-plan en images de synthèse ont été créées pour raccourcir la distance, en ajoutant le long de la route des arbres numériques conçus avec Speedtree, qui se balançaient vers le véhicule pour renforcer le sentiment déjà présent de claustrophobie.

Le vent devait souffler dans la bonne direction, de même que la bonne quantité de poussière et de débris dans l’air. Des braises ont été créées, qui devaient pouvoir être chorégraphiées pour apparaître à des moments précis de l’histoire, à la demande du réalisateur. Plusieurs passages de braises ont été créés – directement devant l’autobus, au milieu du terrain et au loin. Ces passages séparés ont été utilisés par les compositeurs pour diviser les couches de fumée le long du sol, de manière à ce qu’elle apparaisse réaliste devant les phares de l’autobus et éclairée par les braises à l’horizon.

Deadline a décrit les effets visuels du film de Greengrass comme « rendus avec une facilité étonnante par son équipe des effets visuels, dans des scènes qui ressemblent à un bulletin de nouvelles de l’apocalypse ». The Hollywood Reporter a également fait l’éloge d’« une équipe de champions des effets visuels dirigée par Charlie Noble (qui) donne au feu de forêt les qualités d’une force de destruction surnaturelle implacable, sans jamais compromettre son authenticité ».

Lorsqu’on lui demande s’il est fier du travail de son équipe sur The Lost Bus, le superviseur des effets visuels, Max, répond : « Dans un film où le danger environnemental doit être absolument crédible, je pense que nous y sommes parvenus. Les simulations de fumée sont bien réussies et tout le monde, des compositeurs aux éclairagistes en passant par les responsables du suivi de mouvement, a fait un travail remarquable pour rassembler le tout. »

  • Réalisateur : Paul Greengrass
  • Superviseur des effets visuels du studio : Charlie Noble
  • Producteur des effets visuels du studio : Gavin Round
  • Superviseur des effets visuels du Cinesite : Max Dennison
  • Productrice des effets visuels du Cinesite : Olivia Palmarozza
  • Date de sortie : 5 Septembre 2025