Quand les éléments s'entrechoquent - Chef d'equipe FX TD

Dans cette interview de Paths, David Adan, Chef d’équipe FX TD, décrit son parcours professionnel, depuis son intérêt initial pour les arts visuels jusqu’à ses débuts dans le domaine des effets spéciaux, avant de donner des conseils desormais aux futurs artistes FX TD.

Que fait l’équipe FX ?
L’équipe FX est chargée de créer des effets (FX) tels que le feu, la fumée, l’eau, la poussière, les explosions, les éléments naturels, les éléments magiques et même la destruction. La gamme d’effets que nous pouvons être amenés à générer sur un projet donné peut être très large. Pour générer tous ces effets, nous utilisons plusieurs outils, comme les simulations de particules, les simulations de fluides et les flux de travail procéduraux. Le travail de l’équipe FX est à la fois très créatif et très technique, il peut donc parfois être très difficile, mais dans l’ensemble, c’est un travail très amusant.

Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton propre parcours ?
À l’origine, j’ai étudié le graphisme au Mexique, d’où je suis originaire. J’aimais les films, les jeux vidéo et le dessin, et j’ai étudié le graphisme pour apprendre les arts visuels. Cela m’a amené à travailler avec des images en mouvement et de l’animation, et je pense que c’est ce qui m’a incité à poursuivre une carrière plus liée au divertissement. Là où j’habitais, j’ai travaillé pour la télévision locale, ce qui m’a beaucoup plu, et cela m’a finalement conduit au cinéma et aux effets visuels.

Quelle est, selon toi, la partie la plus difficile de ton métier ?
Ce que nous faisons est très technique. Les artistes FX doivent donc constamment s’améliorer, étudier et se tenir au courant des avancées technologique. La technologie évolue très rapidement, ce qui nous pousse à nous développer et à apprendre tous les jours. Nous devonsmaintenir nos compétences en mathématiques, en algèbre et en géométrie, et même en physique, parce que tout cela est lié à ce que nous faisons.

Quel a été ton projet préféré jusqu’à présent ?
L’un des premiers projets pour lesquels j’ai travaillé en tant qu’artiste FX a été  » Jumanji : Welcome to the jungle », et c’est donc un projet qui me tient particulièrement à cœur. J’ai commencé par quelques plans, mais j’ai fini par avoir plus de travail au fur et à mesure que mes compétences se développaient.Plus tard dans ma carrière, Black Panther : Wakanda Forever a été un projet formidable, mais aussi un véritable défi. Nous avons créé de nombreuses scènes d’eau et Bien que cela soit un élement complexe à simuler, c’est l’une des choses que j’aime le plus faire.

Peux-tu m’en dire un peu plus sur les outils et les logiciels nécessaires à maîtriser pour se lancer dans les effets (FX) ?
Nous utilisons principalement Houdini, qui est notre outil principal et très puissant dans le domaine des effets spéciaux. Personnellement, j’ai beaucoup travaillé avec 3D studio Max. Il est également très utile de connaître quelques logiciels d’éclairage tels que . Arnold ou Gaffer.

Selon toi, qu’est-ce qui permet à un démo de se démarquer ?
Pour moi, lorsqu’un artiste débute, je pense qu’il est tout aussi important d’avoir un œil artistique et un bon instinct créatif que de posséder des compétences techniques. On le remarque à la façon dont ils éclairent, à la façon dont ils composent les images, à la façon dont ils mettent en place une scène. Cette créativité et cette originalité sont généralement ce qui différencie un artiste d’un autre. Souvent, les démos des débutants présentent les mêmes tutoriels et le même type de scènes FX, mais lorsqu’un artiste est créatif ou original, cela se voit dans sa démo.

Quels types de références les aspirants artistes FX devraient-ils utiliser ?
Je pense que le monde réel devrait toujours être la première référence. L’une des erreurs que commettent souvent les artistes juniors est de s’inspirer des films. C’est bien de s’inspirer des films et de la télévision, mais en fin de compte, nous voulons imiter la vie réelle, c’est donc la meilleure référence. Il faut être observateur et vraiment regarder le monde autour de soi, comment les gens marchent, comment le vent souffle dans les arbres, comment la poussière se soulève et tombe. La nature est sans aucun doute la meilleure référence.

Quelle est la durée idéale d’une bande démo ?
Soyez bref et ne présentez que votre meilleur travail. Souvent, les gens ne regardent pas plus d’une minute, alors mettez vos meilleures réalisations dès le début. Parfois, 3 ou 4 plans suffisent pour montrer ce que vous savez faire.

Quelles sont les qualités que vous recherchez chez un étudiant ou un artiste junior en FX ?
Comme je l’ai dit, je recherche la créativité, en plus des compétences techniques. L’enthousiasme est également important : les personnes qui aiment vraiment ce qu’elles font sont souvent celles qui évoluent le plus. Il faut être travailleur ; les effets visuels exigent du travail, du dévouement et de l’étude, c’est pourquoi il est également important d’aimer ce que l’on fait.

Quelles sont les erreurs que tu vois souvent parmi les artistes juniors ?
L’une des choses que je vois souvent chez les artistes débutants est la complication excessive. Les logiciels actuels permettent de faire beaucoup de choses, ce qui peut être assez accablant. Cependant, les principes de base vous permettront d’atteindre la moitié de votre objectif, la plupart du temps. La tendance à trop compliquer et à négliger les principes de base est courante, mais il faut toujours commencer par là.

Penses-tu qu’il existe différents chemins que les gens peuvent emprunter pour arriver vers les FX ?
Tout à fait. Personnellement, j’ai connu des gens qui venaient de l’architecture, du graphisme, de l’animation et même de la programmation. L’endroit où vous commencez n’a pas vraiment d’importance, tant que vous vous concentrez et que vous travaillez dur. Je pense que l’essentiel est de savoir où l’on veut aller et d’établir un plan.

Quelle est la chose la plus importante que tu as appris dans ton rôle au sein de Cinesite ?
Il faut toujours être prêt à apprendre de nouvelles choses, à rester ouvert aux différentes approches, aux nouvelles voies et aux nouvelles connaissances. Même si vous êtes heureux dans ce que vous faites, il y a tellement d’autres choses dans l’industrie qui pourraient vous intéresser, alors restez curieux – on ne sait jamais !